Des colloques, la réunionite aiguë

Publié le par Sabine

Je ne blogge plus, je réunionne. Avec plus ou moins de bonheur. Marseille mi novembre, ces deux jours de déplacement, censés nous donner des pistes d'action sur le développement durable. Ils ont un peu affaibli mon enthousiasme.

Je suis même allée à un meeting politique. Je me suis observée dans ce fatras de congratulations à n'en plus finir, et nous sommes une grande famille, unie depuis plus de 30 ans, etc... Je me vissais à la chaise, pour ne pas déguerpir d'ennui. J'étais là pour faire passer mon dossier, pour le projet d'expos. Toute à mon but présumé, je tenais le coup, j'observais la salle en même temps, je ressentais leurs attentes, leur volonté d'être guidé par une voix qui scande le NOUS avec virtuosité, je suis là pour vous, je gagnerai pour vous, plus exactement. J'attends la fin du discours, et j'arrive à croiser celui qui doit approuver au final la faisabilité de mon projet, ma détermination tombe face à lui et ses attentes. Il est là pour qu'on flatte son plumage. Euh, non, je ne peux pas, désolée. Une prochaine fois. Je lui dis juste, je me présente. Nous nous fuyons, ici n'est pas le moment de l'exécutif, c'est une autre cours dont il s'agit. Mon dossier va rester au fond de mon sac. Rien ne vaut la poste finalement.

Un colloque un an après le Grenelle, que font les entreprises de la Côte d'Azur ? L'animateur interpelle les PDG, alors ? Ceux qui étaient là disaient ça avance quand même, non seulement on a conscience de ce qu'il y a  à faire, mais en plus on va plus loin. Des normes, des bâtiments à énergie positive (qui produisent plus qu'ils ne consomment d'énergie), des économies à tous les niveaux, du solaire ? Un PDG lance un pavé dans la mare : vous me faites rire avec votre solaire à tout va, tant que l'état définit le prix de du kilowatt/heure, tout est fragilisé. Vous investissez des millions d'euros sur un immeuble censé vous rapporter tant d'euros par énergie produite, et si l'état décide de baisser le prix du kilowatt/heure, votre calcul de rentabilité tombe à l'eau (petit rappel, si on sait récupérer de l'énergie par exemple grâce au solaire, en tout cas, on ne peut pas la stocker, il faut la revendre à un distributeur comme EDF, au fameux prix défini par l'état).
Le défaut de formation en développement durable ? Encourager des formations de haut niveau, type ingénieur + école de commerce, pour que ces prises de conscience soient gérées en management. Un autre écho : plutôt en interne, intensifier les réflexions d'économies à tous les niveaux, y compris les fournisseurs.

L'animateur : mais quelles sont vos vraies ruptures de de gouvernance, vos réponses à cette crise économique et écologique ? Timidement, la concertation. Seule réponse.

La langue de bois a tout de même eu son heure de gloire, la chambre de commerce étant largement politisée, de par sa nature même.

ça nous a bien intéressés ces joutes verbales, ça change du blabla ronflant des profs enfermés dans leur amphi de chercheurs à l'abri du monde.

Je visite aussi des musées avec les conservateurs, on questionne des responsables de festivals, sur leur façon de monter des projets.

La petite Poucette et ses pierres blanches réunionne.

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